Médecine : La lavande qui soigne
Déjà utilisée dans les bains au temps de la Rome Antique, son usage s'est perpétué à travers les siècles.
De nombreux auteurs font état de ses propriétés calmantes antiseptiques, anti-inflammatoires, anti-mycosiques, cicatrisantes. Elle détruit les poux et de nombreuses bactéries. Utilisée en aérosols ou évaporateurs, elle assainit l'air des habitations.
LAVANDE "MEDECINE"
Le mot "Lavande" (Lavandula) aurait été créé au Moyen âge d'après le verbe latin "lavare" qui veut dire "laver" mais l'usage de cette plante date d'une époque bien antérieure. Les premières mentions que nous en ayons montrent que les Romains l'utilisaient déjà pour parfumer leurs bains et entretenir le linge.
On pense aussi que c'est l'huile essentielle de lavande qui, sous le nom de "Nard celtique", revêt une si grande importance dans divers usages de pharmacie et de parfumerie de l'époque.
Pline et Dioscoride mentionnent plus spécialement les lavandes "aspic" et "Stoechas". Dioscoride les range au nombre des "plantes précieuses".
Au cours des siècles suivants, la lavande continue d'être discrètement mais régulièrement citée, principalement dans des textes ayant trait à la médecine, à l'hygiène et à la beauté.
En 1371, Marguerite de Bourgogne avait acheté (très cher) quelques plants de lavande dont elle avait même ressemé les graines avec succès. Rien à voir avec la culture telle que nous la connaissons aujourd'hui, car il s'agissait probablement de "jardins de simples" où toutes les "bonnes herbes" étaient réunies pour le plaisir des yeux mais aussi pour constituer des armoires à pharmacie naturelles, comme dans beaucoup de jardins de châteaux ou de monastères.
En Provence, le roi René achète en 1478 pour en faire cadeau à une dame, un peu d'essence d'aspic (ce mot désigne à l'époque la lavande en général, pas précisément la variété "aspic").
* Source : "Lavandes et Lavandins", Christiane Meunier, Editions Edisud, 1999
De nos jours, l'aromathérapie et la phytothérapie utilisent des quantités en constante augmentation d'Huiles Essentielles de Lavande.
Ces dernières entrent également dans la composition de nombreux médicaments.
L'huile essentielle de lavande est inscrite à la pharmacopée Européenne
Témoignages de guérisons
M. GATTEFOSSE raconte qu'en 1910, atteint de gangrène gazeuse des deux mains à la suite d'une explosion de laboratoire,
"je ne dus la vie qu'à l'application d'essence de lavande sur les plaies infectées".
C'est ainsi qu'au cours d'une réunion médico-chirurgicale de la Vème armée française, le 18 Août 1915, fut préconisée l'application de cette méthode pour soigner les centaines de milliers de blessés lors de la bataille de la Marne.
L'éminent chirurgien Alexis CARREL (Prix Nobel 1912), utilisa pour ses greffés célèbres, ces huiles essentielles.
* Source : "Lavandes Lavandins Parfum d'histoire" par Robert Veyan
LA LUTTE CONTRE LA PESTE...
Dans la première moitié du XVIIIe survinrent en Provence les dernières grandes épidémies de peste.
La lutte contre la maladie comprenait des mesures de quarantaine et de restriction de circulation pour éviter la propagation.
On faisait également brûler dans les maisons et dans les rues de grandes quantités de plantes aromatiques dont la fumée odorante était censée combattre la maladie, et notamment les "miasmes'' supposés responsables de la contagion.
On retrouve traces des dépenses engagées pour ces achats de plantes dans les livres de comptes des communautés urbaines, par exemple ce compte de 1722 mentionnant :
"Pour les paysans qui ont coupé du thin, romarin et lavande, pour les parfums doux et genièvre... 21 livres 8 sols. 3. "
La lavande est également largement utilisée dans les préparations médicamenteuses à usage externe : emplâtres, cataplasmes, etc...
A noter à ce sujet que le vinaigre était très employé comme ''désinfectant'' de la peau, du linge, etc., et qu'il existait de nombreuses recettes de vinaigres de lavande.
Les médicaments à usage interne faisaient aussi appel à la lavande sous toutes ses formes.
À titre d'exemple, voici la lettre adressée aux consuls par le chirurgien Jolly, le 10 février 1721 :
"[..] j'ai eu recours au remède suivant, et j'ai toujours réussi :
Sel Volatil de corne de cerf une demie once
Cannelle et muscade : de chacune un gros et quinze grains
Saffran : un gros
Huiles de muscade, de lavande, de girolle, de succin, de marjolaine : de chacune huiles dix grains
Sel de thartre : une once
Esprit de vin : quatre onces.
Esprit volatil de sel ammoniac : quatre onces.
Je mets toutes ces drogues dans une bouteille de verre double, bien bouchée, à moitié vuide, je l'expose dans un endroit médiocrement chaud ; en quatre ou cinq jours cela est fait; cette liqueur étant faite, on la vuide dans de petites bouteilles de verre double, et on les conserve bien bouchées ; il reste un sel au fond de la première bouteille qui est un excellent préservatif on l'anime de quelques zestes de citron pour l'agrément.
La dose est de dix gouttes pour les enfants, et pour les personnes plus avancées en âge on peut en donner jusqu'à quarante et cinquante dans les occasions pressantes dans un verre de bon vin; ce remède est merveilleux dans toutes les occasions où le sang et la lymphe se trouvent trop coagulés, comme il arrive par l'acide volatil qui occasionne tous les différents accidents de la peste. Je souhaite qu'il réussisse aux pauvres malades de Provence auxquels je m'intéresse comme à mes frères..."
* Source : "Lavandes et Lavandins", Christiane Meunier, Editions Edisud, 1999